Je ne suis pas attiré par les blondes... normalement...
Mais ce soir bon sang, cette fille depuis que je suis assis à cette table à laquelle C. m'a invité, je ne peux pas m'empêcher de la dévorer du regard.
Je ne vois que son profil, elle sait que la dévisage et je vois de temps en temps son oeil bleu glisser sur le coté pour vérifier ma présence.
Je ne semble pas la déranger.
Cheveux courts qui lui donnent un air de garçonne, et puis de longues dreadlocks sur l'arrière du crâne, elle doit avoir passé la vingtaine.
On a un peu parlé de la blanche qui en fait est plutôt brune, de nos expériences personnelles avec elle.
Un point commun.
Elle garde un air impassible, presque blasé, réaction de défense contre le monde, contre moi?
Depuis tout à l'heure on saupoudre à l'abris des regards des autres clients du bar du MDMA au dessus d'un verre de bière commun, "le verre de l'amitié".
Elle a passé un master d' ethnologie et va partir dans 1 mois en bolivie pour six mois sans but précis.
On parle de tatouages, car N. qui vient de nous rejoindre doit dessiner le prochain qui ornera ma peau.
J'exhibe fièrement (on est un sale frimeur ou l'on ne l'est pas, moi j'assume) le crane fumant sur ma poitrine.
Elle dit qu'elle en a un très beau sur tout le dos mais qu'elle ne peut pas le montrer ici, elle me jette encore un coup d'oeil par le coté, mais cette fois celui ci ressemble à une promesse.
La tête nous tourne, un volcan dans le ventre, plus ça va, plus on se rapproche les uns des autres.
Une bulle d'intimité d'où est naturellement exclu le reste de l'univers se crée entre nous tous.
Nous nous soufflons dessus , nous nous frôlons de plus en plus, nos yeux pétillent.
Nous n'allons pas pouvoir rester dans le bar ni même retourner dans l'autre.
L'univers n'aime pas s'effacer.
C. nous propose d'aller chez elle, l'idée est bonne car même si il y'a toute la ville à traverser en métro jusqu'en proche banlieue, nous avons tous trop besoin de préserver cette intimité le plus longtemps possible, coûtes que coûtes.
N. nous quitte, il nous rejoindra peut-être.
Durant le voyage en métro je dois me maîtriser pour ne pas me jeter sur elle et mordre son cou, mon regard se fait insistant, trop peut-être.
Les stations défilent, presque une ligne complète puis ensuite nous marchons, marchons, marchons...
Arrivés dans l'appartement c' est presque la sensation d'un homme préhistorique qui retrouve sa caverne après avoir passé des semaines à chasser, nous sommes en sécurité, nous avons chaud , nous sommes biens.
Nous ouvrons des bières, nous mettons de la musique, de l'electro indus, un genre de sous Ministry, pas génial mais pas déplaisant non plus.
La discussion tourne autour de la musique et de la littérature entre deux lignes de MDMA étalées sur un bouquin de Gibson.
Je me rapproche de plus en plus de la jolie nymphe dont il semble que je ne verrai jamais que le profil, C. qui est assise juste derrière elle me fait des regards insistants du genre " Vazy, prend les devants elle ne dira pas non!".
Du haut de mes 31 balais je reste quand même impressionné par ce petit bout de femme qui me semble impassible.
Pourtant toujours cet oeil qui glisse pour vérifier ma présence à la limite de son champ de vision.
Je frôle ses doigts...
Je touche sa peau...
V., elle s'appelle V. j'avais oublié de vous le dire, finis par montrer son tatouage: un terrible dragon en noir et blanc s'étale sur la moitié droite de son dos, du haut de l'épaule jusqu'au reins.
Je caresse son dos nu...
Sa peau est très douce et mes mains glissent dessus comme sur du papier glacé.
Nous nous retrouvons tous les trois devant l'écran de l'ordinateur portable à regarder des vidéos, moi entre C. Et V. mes mains remontent et descendent doucement le long de leurs colonnes vertébrales.
Puis V. se lève, annonce qu'elle va dans une des chambre se coucher.
Elle me laisse la suivre...
Dans la chambre noyée par l'obscurité je l'enlace et je l'embrasse.
Nous finissons très vite nus dans le lit, ma bouche glisse de ses lèvres à son cou, de son cou à ses petits seins que pétrissent mes grandes mains...
Je lui dis qu'elle est toute belle et elle réplique "comment tu peux savoir, nous sommes dans le noir?"
"je le sens, en te touchant!"
Petit à petit je descend jusqu' à son ventre puis ma tête plonge entre ses cuisses.
Son corps se cambre et elle laisse échapper un gémissement lorsque ma langue s'attaque à sa vulve.
Elle semble pourtant tenir à rester distante, légèrement froide et me laisse prendre toutes les initiatives.
Au bout d'un moment je lui demande si elle a des préservatifs.
Elle se met sur le ventre, glisse sur le lit et attrape son sac posé au sol, en sort une capote qu'elle me tend.
Je déchire l'emballage et enfile le ballon de latex.
Ma libido déjà entamée par l'absorption massive de MDMA ne survit pas à cette épreuve et ainsi sexe sous cellophane, complètement insensibilisé pendouille piteusement entre mes jambes.
"Je suis désolé, mais je n'ai plus mes moyens" lui dis je en évitant tout de même le grand classique "Je ne comprend pas, c'est la 1ère fois que ça m'arrive"
"Ce n"est pas grave" me répond t'elle et cette phrase me rassure.
Je reprend là ou j'avais commencé.
Même si ma virilité s'est envolée ma langue, mes doigts s'agitent.
Je peux aussi prendre énormément de plaisir à faire plaisir.
Elle jouit doucement, et je viens me coller de tout mon grand corps contre le sien si doux, l'entourant de mes bras et plongeant ma tête dans son cou.
Le sommeil finit par venir...
Je me réveille, elle est dans le lit toujours et je contemple le dragon légèrement éclairé par la lumière qui filtre à travers les volets.
Mes yeux suivent les volutes de fumée du tatouages puis la courbe de ses reins.
Un semblant d'érection qui ne se maintient pas, décidément se droguer ou baiser il faut choisir...
Je veux qu'elle se souvienne de moi.
Je sens qu'elle s'est réveillée et je viens me coller contre elle.
Mains, caresses, bouche, langue...
Le scénario d'hier se répète à quelques détails près, un peu comme les variations de tempo d'une petite mélodie entêtante de 3 mesures qu'on jouerait depuis des heures.
Elle jouit encore une fois en me serrant dans ses bras tandis qu' une de mes main se perd dans son intimité et que l'autre caresse sa nuque.
"Bon, c'est l' heure, j' y vais" dit elle en regardant l'heure sur le réveil.
"impossible, je ne te laisse pas partir" et je joins le geste à la parole en l' attirant encore une fois contre moi.
Je joue la même mélodie encore une fois de plus.
J' ai bien dis que je voulais qu'elle se souvienne de moi.
Après un gémissement elle retire ma main de son entrejambe et cette fois je la laisse enfin se lever.
Je la regarde s' habiller et la trouve toujours aussi belle, le dragon disparaît sous un T-shirt rayé de rouge ensuite recouvert pas une veste noire.
Elle sort de la chambre pour aller dans la salle de bain.
Je me lève enfile mon jean noir et reste torse nu.
En allant dans le salon je jette un oeil en direction de la salle de bain et capte son regard dans le miroir.
Une fois prête je la suis jusqu'à la porte, elle se tourne nous nous embrassons et elle me remercie...
Pour la nuit que nous avont passés?
Pour le MDMA?
Pour l'avoir fait jouir plusieurs fois?
Pour avoir été doux avec elle?
Je ne sais pas et finalement n'ai pas envie de le savoir.
Je lui dis que j'aimerais vraiment la revoir, elle m'embrasse encore une fois et me répond "Dans une autre vie peut-être"
Je la regarde s'éloigner dans le couloir et je referme la porte.
Puis je nourrir et me réincarner dès maintenant dans cette autre vie?